Takwmamt -2021-

ait menguellet-takwmamt-2021

Takwmamt

Anga ddi$ yid-i yedda
Asefru sâi$-t d amrafeq
Ma di lferê ma di tmara
Yes yepiéiv lmenîeq
Sâi$-t d arfiq n dima
Laâmer d-iyeoa weêd-i
S idis-iw yal ass yezga
Deg iîij ne$ di tili
Yal ma dli$ $ur-s yella
Yapara di lbaîel lêeq
Yessen amek ad yessers lehna
Yeéra milma ad yeîîerveq

Ass-agi velbe$ i usefru
Nni$-as d acu ad tiniv
Yenna-d mel-iyi-d $ef acu
Iwakken ad ak-d-afe$ lxiv
£ur ayen i teb$iv yella
Ayen teêwaoev ad tafev
Xtir ma yaâjeb-ik kra
Mu ur k-yeâjib ad teûefvev
Acêal n bwuguren yellan
Yes-sen it-ççur ddunit
Ayen iâemren Ayen i xlan
Awin i teb$iv awi-t

Ad zwire$ ak-id-cekre$
Imi id-itepa$ev awal
Ass-agi b$i$ ak-ciwre$
£ef lehlak d-iglan s cwal
Yusa-d yessewhem l$aci
Ulac wi igebnan fell-as
Ur nezmir a tenwali
Akken ad aseng aâessas
Di lehlakat i nessen
Yal ûûenf ur d-a$-yezgil
Ma d wagi d a$-d-iqsden
Ad tiêeku loil i loil

Yennulfa-d lehlak-agi
Igsemsawen ddunit
Awi yesâan a wur nesâi
S tekmamt udem i$umm-it
Nu$al yakk nettemcabi
Tajlibt inher umeksa
La d-nettmektay ivelli
Amzun yebâed $ef ass-a
D$a ma nerna i wallen
Nwaver tiberkanin
Ad yu$al win i nessen
Ur tneâqel ur d a$-issin

takwmamt si tnayen u sepin
Tu$al-a$ a tannumi
Neqqen-ip pâaddin lesnin
Wa yepenkar wa i$elli
Neîamaâ nfa deg yilem
Nepraou ad yecreq fell-a$
Yegguma a$-yeffe$ usirem
Almi d a$-bedlen alla$
Win d-yekren ad p-yesseâdel
Akken d-a$-yekkes nhati
I tekwmamt yerna asadel
Sima d-a$ yekkes awali

Ay asefru barka-a$
Mulac anbeddel taqsiî
D lehlak ajdid an-nenna$
Ma d lehlak aqdim teériî
Neb$a kan leonas iven
Wid yennumen tilelli
Xerîpum d cwiî ad jerben
D acu i takwmamt $ef yimi
£as ur telli tssegnit
Ay d-awin takwmamt-nne$
Nessusem neêver i twa$it
Nepraou s anga teffe$

Takwmamt, nouveau single de Lounis Aït Menguellet : «ce masque pareil à une muselière, depuis 1962 nous est familier »

 

Le chanteur Lounis Aït Menguellet fait son come-back sur la scène artistique avec une nouvelle chanson intitulée Takwmamt (comprendre le masque ou la muselière) diffusée sur son site officiel le 21 avril dernier.

En studio, armé de sa guitare, béret sur la tête, le poète égrène les bons mots qu’il met admirablement sur des maux comme à son habitude accompagné d’une voix toujours bien portante et une musique dont lui seul  a le secret, au grand bonheur des ses fans qui l’ont « bombardé » de commentaires élogieux depuis la mise en ligne de ce clip devenu viral sur les réseaux sociaux.

Réconforté, Lounis n’omet d’exprimer toute sa gratitude  sur sa page  qui lui permet de rester  en contact avec ses admirateurs depuis le début de la crise sanitaire ayant réduit au silence toute activité artistique en public. «Encore une fois, un  grand merci à toutes et à tous pour tous vos messages qui réchauffent le cœurUne pensée pleine de reconnaissance inspirée par la sympathie et la gentillesse que vous avez manifestées à mon attention juste après la sortie de « Takwmamt. Merci à vous tous pour vos réactions sincères et positives. Vos encouragements et soutiens me vont droit au cœur et me motivent pour poursuivre ce chemin que nous traçons ensemble depuis maintenant plus de 50 ans….En cette période difficile, prenez soin de vous et de vos proches en attendant des jours meilleurs où nous serons de nouveau réunis », écrit-il dans un texte posté sur internet.

Pour revenir à ce nouveau single, il faut dire d’emblée que le sens distillé en filigrane par son auteur ne touche pas uniquement à Takwmamt (masque anti Covid ), mais  renvoie également et surtout  à   «  La muselière que nous portons depuis 1962, est devenue une habitude, nous la portons depuis tant d’années. Mais nous gardons espoir de l’enlever un jour, mais, ô ! poème ! Nous avons dévié du sujet. Ce de la nouvelle maladie que nous devions parler et non de l’ancienne. Regardons ces peuples, repus de liberté, faire l’expérience de la muselière. Quant au mal qui nous ronge, nous en attendons encore le vaccin…», chante Lounis Ait Menguellet dans le texte, dont une traduction est proposée en ligne par son fils Tarik.

Le monde est fait d’embûches…

«Où que j’aille il est à mes côtésce poème dont j’ai fait le compagnon. De mes joies, de mes peines, il met du baume sur les mots. Il est mon camarade de toujoursqui jamais ne me laisse esseulé. À mes côtés il se tientà l’ombre comme à la lumière. Il est présent dès que je le solliciteMettant de la justice dans l’arbitraire.

Il met de l’harmonie dans la vie, se manifestant au moment opportunAujourd’hui, j’ai demandé au poème : Que penses-tu de tout ça ? Il me répondit : Veux-tu bien préciserpour que je puisse mieux te conseillerEn moi, tu trouveras tout ce tu veuxEt ce dont tu as le besoinChoisis ce qui te convient de garder, ce qui te chagrine, tu peux l’effacer.

Le monde est fait d’embûchesd’obstacles de toutes sortesDe ce qui emplit et ce qui désemplitprends ce qui te plaît.

Je commencerai en te remerciant , de ce que tu es conciliant. En ce jour je veux avoir ton avissur cette maladie porteuse de malheurElle est arrivée déconcertante, personne ne l’attendait, si seulement nous pouvions la voir pour la mettre sous bonne gardeDe tous les maux qui nous sont connusaucun ne nous a épargnésPourtant il semble que ce mal nouveau, nous le léguerons à nos descendants.

Cette nouvelle affection a mis le monde sur un même pied d’égalité. Qu’on soit prospère ou indigent d’un masque elle nous couvre le visage. Nous nous ressemblons tous à présent, pareils au troupeau soumis au berger.

Nous nous rappelons hier avec l’impression d’un souvenir lointain. Il ne manquerait plus que l’on  se grime , de lunettes noires .Nous ne reconnaîtrons plus nos proches. Et nous leur serons des inconnus. Ce masque pareil à une muselière, depuis 1962 nous est familier. Nous l’arborons années après années, laissant les uns debout d’autres à terre. Nous espérons un profit du néant, nous espérons de lui une éclaircie.

L’espoir refuse de nous abandonner, tant qu’ils nous lavèrent les cerveaux. Celui-là est venu mettre de l’ordre, et nous soulager de nos tourments. En plus du masque il ajouta le mors, en attendant de nous bander les yeux. Ah, poème, cesse de t’éparpiller. Nous nous éloignons du sujet. Occupons-nous de ce nouveau fléau, et laisse le mal ancien si familier.

Nous souhaitons pourtant que les autres nations. Celles qui ont coutume de liberté .Puissent goûter même si peu,  d’avoir un bâillon en travers des lèvres. Nul vaccin pourtant ne pourra défaire ces liens. En silence nous assistons au bouleversement, simples spectateurs d’un dénouement incertain », clame le sage d’Ighil Bouamas.

El Watan 21/Avril/2021.
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